29/11/2008
Loi LME : le compte-rendu
Merci d'avoir patienté , voici enfin le compte-rendu de notre réunion sur la si cruciale Loi de Modernisation de l'économie.
Grâce à M. Copet nous avons mieux compris les détails et conséquences de la loi LME, mais la vision des opérationnels de SEB et INTERSNACK a été riche d'enseignement !
1ère Intervention de Jean François Copet, Dirigeant du cabinet BCMW Conseil, spécialiste en accompagnement des entreprises dans leur approche commerciale et merchandising.
Mise en perspective du contexte :
• Une loi qui tombe au mauvais moment, le contexte économique est tendu : baisse des ventes et du pouvoir d’achat, hausses des matières premières, hausse du hard discount et des MDD
• Objectifs du gouvernement : poursuivre la déflation des prix pour relancer la consommation et accroître le pouvoir d’achat des ménages malgré la hausse des matières premières, libérer la croissance en augmentant la pression concurrentielle
• Enjeux pour les industriels : préserver la rentabilité de leur entreprise ( niveau de dérive, ROI des promotions) et de celle de leur clients-distributeurs pour une relation pérenne
• Enjeux pour les distributeurs: poursuivre leur agressivité en terme du positionnement prix vs la concurrence, choisir entre une stratégie fond de rayon et une stratégie de promotion et des baisses sur des produits psychologiques, tout en restant rentable
La loi LME :
• Votée très rapidement, sans décret d’application
• Changements principaux :
o négociabilité des tarifs
o suppression du principe de non discrimination
o volonté forte de réduire les délais de règlement (45j fin de mois à 60 jours date de facture) sauf accord sectoriel (ex :bricolage) avec intégration de pénalités fortes et volonté de contrôle
o disparition des contreparties => engagement sur des obligations
• Sans changement :
o Le calcul du seuil de revente à perte (intégration de tous les avantages financiers)
o Le principe de convention Unique ou Contrat d’Affaires
Les scénarios et les enjeux :
• 3 types de scénarios : statu quo, remontée partielle des marges arrières vers l’avant, négociation en 3x net
• En fonction de la position de l’entreprise/marque (leader, challenger), de la structure des accords et de la pression des enseignes
• Risques portent sur la demande de compensation des enseignes sur la réduction des délais de paiement, sur la lisibilité des accords, sur les demandes de baisse technique et sur la gestion des PVC
En conclusion
• Une loi à risque pour les marques : contretemps entre demande de baisse des prix et hausse des matières premières, renforcement du poids des distributeurs et des MDD, contexte de « dé-consommation »
• La nécessité de remettre les fondamentaux au cœur de la réflexion stratégique marketing
- remettre le prix au cœur de la réflexion
- revenir aux 4P
- préempter à nouveau le milieu de gamme
- lancer de vraies innovations
- redonner le plaisir à l’achat
• Des négociations à venir rudes ( retour de l’importance du trade-marketing)
• Anticiper les conséquences des décisions sur l’entreprise (facturation, formation équipes de vente, outils etc..)
2ème intervention Raymond Grandjean, Directeur du Controlling Groupe SEB France
Quels impacts du changement de règlementation ?
Le refus de vente est autorisé mais reste sanctionnable ; on peut refuser de vendre un produit à un distributeur si désaccord sur le prix
Délais de paiement imposés ; il y a déjà une amorce de contournement de la part des distributeurs ; cela va créer une nouvelle négociation financière avec les distributeurs. Chez Seb : mise en place d’un outil pour calculer les impacts sur les délais de paiement du passage des marges arrières en marges avant
Politique tarifaire
Il y aura une guerre des prix mais elle existe déjà dans une vision « multi-canal » ; il y aura une politique de prix d’appel plus importante des distributeurs; le prix de vente au consommateur baisse déjà tous les ans du fait de la concurrence (entre autres la Chine)
Développement des normes liées au développement durable + forte innovation : jouer là-dessus plutôt que sur les prix
Politique produit et promotionnelle
On peut jouer sur les gammes de produits pour ne pas positionner les distributeurs face à face
Les produits phares sont présents partout; les produits haut de gamme sont présents dans les circuits qui peuvent les vendre (écran plat chez Darty pas chez Système U)
Renouvellement fréquent des gammes de produits ( rotation d’1/3 par an du portefeuille)
La politique promotionnelle continuera à exister ; développement de produits tactiques pour des événements ?
Il faut élever le débat et ne pas se cantonner au prix
Sur ces marchés, les MDD ont perdu des parts de marché, elles sont surtout présentes en cœur de gamme. Les distributeurs ont besoin des grandes marques et des écarts de prix significatifs avec les MDD
Conclusion : LME va entraîner des négociations difficiles ; elles ont d’ailleurs du mal à démarrer
3ème intervention : Christophe Beaufils, Directeur Commercial, Intersnack France
LME relativement floue pour les industriels et les clients
Contexte actuel de négociation:
- gestion de plus en plus fine des assortiments => suppression progressive des offres inutiles ; fort écrémage
- stagnation des 3 x net
- recherche de sources de financement hors négociation (pénalité de retard devient une institution)
- développement des MDD génératrices de profit
- économies de fonctionnement (ex : stocks déportés)
- pressions fortes pour le financement des promotions par les industriels
= volonté de transfert de marge => qui va payer l’addition de la LME ?
Principales conséquences au niveau macro économique
- concentrations et disparitions d’acteurs distributeurs et industriels
- poursuite de la montée du discount
- développement de la marque de distribution
- différenciation comme moyen de fidélisation et de sécurisation de la marge
Importance de mesurer les impacts des décisions prises : ex : Intersnack ne va pas aller chez Lidl suite à la mesure de l’impact (cannibalisation, risques de déréférencement,…)
Conséquence au niveau du business des industriels :
1- Pression importante sur la rentabilité
- maintien des marques fortes et soutenues
- des marques « secondaires » avec rotations correctes (= rentabilité préservée)
- différenciation accrue par rapport aux MDD pour se légitimer à moyen terme
- des innovations capables de créer une vraie valeur ajoutée (pas une stratégie d’occupation de terrain !)
2- Pression forte sur la politique tarifaire
- il va falloir rendre les prix moins négociables (hausses légitimes et justifiables)
- une analyse de valeur sur l’ensemble de la chaîne pour trouver des gisements de productivité
- une bonne connaissance des cours des matières premières pour répondre à la bonne connaissance des distributeurs via les MDD
- une stratégie de formats différenciés ? pour cela il faut avoir la masse critique industrielle
3- pour le transfert des charges promotionnelles
- pression de plus en plus marquée pour l’utilisation des données consommateurs des enseignes ; cela peut être un moyen d’entrer chez le distributeur, de mieux prendre en compte la réalité des clients finaux
- pression promotionnelle
- transfert des charges promotionnelles
En conclusion, pour les marques nationales :
- justifier sa place en permanence pour maintenir ses assortiments
- accompagner les lancements pour garantir les performances
- un rôle moteur de pilote catégoriel référent pour une relation pérenne
- des recherches de nombreux partenariats supply chain et administratifs
Questions réponses :
Est-il possible de se réapproprier le cœur de gamme ?
JFC : ce ne sera pas facile ; ça a été la stratégie de Findus quand seul Maggi était présent dans le rayon surgelé
Le risque s’il n’y as pas de réaction des marques : les MDD couvrent toutes les niches profitables en plus du cœur de gamme
Le français est très attaché à la marque (pour combien de temps ?) : s’il y a un différentiel de moins de 10% sur le prix par rapport à la MDD, c’est la marque nationale qui gagne
Il faut mettre les moyens, utiliser tous les éléments du mix, se battre en magasin
CB : il faudra gérer le paradoxe entre rentabilité des MDD et rentabilité des marques nationales : tant qu’il y aura rentabilité, pas de problème
La marque n’est-elle pas déjà trop ébranlée par le fait que les consommateurs d’aujourd’hui ont changé par rapport à il y a 20 ans ? est-ce trop tard pour les marques nationales ?
JFC : la marque a perdu 12% de crédibilité en 1 an
RG : l’élévation de la valeur se fait aussi par des services (exemple : site internet SEB avec recettes de cuisine,..°) ; il faut parler directement au consommateur, le consulter sur les nouveaux produits
CB : rappelons nous qu’en 2007 les marques nationales ont augmenté leur présence promotionnelle ce qui a entraîné un rebond de l’attrait pour les marques ; même si l’élan a été coupé par la montée des prix liée à celle des matières premières ; la frontière est ténue dans la tête du consommateur entre MMD et marques nationales
Existe-t-il un lien entre la baisse de confiance dans les marques et l’émergence d’un nouveau profil de consommateur, plus averti, utilisateur d’internet (comparateur, …) ?
JFC : je suis inquiet de la baisse du trafic dans les magasins ; un consommateur internet commande via une liste qu’il a enregistré, se fait livrer, à chaque fois la même chose. Quand on sait qu’un achat sur 2 se fait en rayon…
Le consommateur va dans d’autres lieux, des lieux de plaisir à la place des magasins
La LME va engager la bagarre entre distributeurs et industriels alors que la vraie question est comment faire venir le consommateur en magasin
Internet ne peut-il pas permettre des achats d’impulsion ?
JFC : on essaie mais ce n’est pas encore au point dans les mêmes proportions
Pratiquez-vous le prix conseillé ?
JFC : le prix conseillé est autorisé mais la DGCCRF vérifie si les prix sont identiques partout
Le PVC est un préalable à l’entente
CB : il faut faire vivre la notion de prix marketing conseillé car les distributeurs sont attentifs aux conseils que peuvent donner les marques y compris sur le point de vente
Il n’y parfois pas de différence entre un produit MDD et une marque nationale
CB : c’est de la responsabilité de l’industriel qu’il y ait une différence entre son produit et la MDD qu’il fournit
Il faudra peut être à terme envisager de se priver d’une enseigne pour sauvegarder sa marque si le distributeur veut une MDD trop proche
Va-t-on vers des produits par enseigne pour sauver ses marques ?
CB : c’est une vraie bonne idée ; cela a fonctionné pour nous mais c’est une politique de « riche »
JFC : le plus dur, c’est de changer
P.S : Je suis contente d'avoir réussi à vous donner ce compte-rendu, rédigé par Muriel et Gwen, avant de partir
Je pars pour une semaine de tourisme professionnel aux US, j'espère avoir plein de trucs sympas à vous rapporter
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25/11/2008
Publicité pour presque -fille
Vous avez vu, c’est bientôt Noël …
Ca se voit parce que les programmes TV pour enfants sont farcis de pubs de jouets jusqu’à l’os ! (Les tunnels de pubs sont plus longs que les dessins animés) Et plus je les regarde plus je suis affligée …
A longueur de spots, les petits garçons se battent à coups de Transformers, jouets Naruto et autres voitures-monstres.
A longueurs de spots, les petites filles se pâment avec des voix gnagnans devant des bébés ou des chiots en plastique qui font pipi et « maman», et brossent les cheveux de leurs poneys rose et mauve ou de leurs poupées Bratz super sexy.
Ca m’énerve !
Heureusement que "Docteur Maboule" sauve la mise et que c’est une petite fille qui sauve le patient de la publicité de ce jeu de société, mais franchement cette « sexisation» à outrance des jouets me terrifie ; C’est du super conditionnement de nos enfants !
D’un coté je reconnais que cette approche est sans doute incontournable dans la segmentation du marché du jouet (voir ici la segmentation Mattel), mais franchement ils pourraient quand même faire des efforts pour faire des spots moins stéréotypés!
Et après on se plaindra que notre éducation et notre société normalisent la place des filles à la maison et auprès des enfants, tandis que les garçons se voient valorisés au travers de leurs « combats » et leurs super-héros !
Je voudrais que les chefs de produits et publicitaires fassent comme ces auteurs d’une série de livres pour enfants (dont je cherche le nom mais que je retrouverai bientôt) qui justement renversait les rôles et imaginait aussi des histoires où, pour une fois, la princesse sauvait le chevalier et terrassait le dragon !
Et puis aussi je voudrais aussi qu’ils pensent aux petites filles qui n’ont pas envie d’être des princesses ou de peigner des chiots, comme mon Elastigirl....
Car je ne sais pas si c’est à cause de l’influence de son grand frère, mais en dehors des rares fois où elle me pique mes colliers, on ne peut pas dire qu’elle soit très fi-fille...
- Tous les matins elle râle pour que je l’habille en « garçon » (comprenez, pas de jupe ni même de chemisier imprimé)
- Elle refuse de mettre l’habit de fée qu’on lui a offert mais préfère le costume de Spiderman de son frère.
- La Barbie ballerine offerte pour son anniversaire a du tourner trois fois sur socle depuis 4 mois, mais par contre il a fallu acheter en taille 3 ans le même pyjama de chevalier de chez Petit Bateau que son frère avait eu (celui avec la cape !) pour qu’elle puisse jouer au tournoi avec une épée en plastique.
- Et elle connaît tellement par cœur les Pokemon, qu’au lieu de se savonner tranquillement dans le bain du soir, avec son gant Charlotte aux Fraises, elle jaillit nue comme un ver de la baignoire, en m’envoyant à la figure sa « pokeball » en plastique, et en hurlant « PIKASSSU*, A TOI DE ZOUER !!!! »
Alors vous croyez qu’elle réagit comment devant les «pubs de filles » ?
Heureusement que Dora l’exploratrice trouve grâce à ses yeux, mais franchement ça va être dur de trouver quelque chose pour elle à mettre sous le sapin !
* Pikachu, le Pokemon vedette pour les non initiés.. Sinon , les SSSS et les ZZ, c’est l’accent de ma fille..
09:58 Publié dans Kids & Co | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pubclité pour enfants, télévision, marketing des jouets, segmentation | | Facebook
23/11/2008
Ménage par le vide , mais pas tout ..
En prévision d’un futur déménagement ( pour être plus proche du bureau, ouf !), j’ai commencé à trier et ranger plein de vieilles paperasses, dont mes recherches d’emploi de 2002, de 2006 et de 2008.
Et j’ai jeté tout ça ! C’était super jouissif..
J’ai jeté les vieux CV et les moins vieux
J’ai jeté les lettres envoyées et les réponses négatives reçues, (du temps où on en recevait encore .. )
J’ai même retrouvé une candidature envoyée en 2002 à une responsable marketing qui est aujourd’hui mon interlocutrice … chez mon principal fournisseur ! (le monde est toujours aussi petit)
J’ai retrouvé et jeté tous les vieux Courrier Cadres, avec leurs « marronniers » habituels (vous savez les mêmes sujets qui reviennent chaque année dans la presse..), sur lesquels se jette tout chercheur d’emploi.
Sauf que maintenant j’ai quelques réponses à moi :
• Faut-il faire un MBA pour faire avancer sa carrière ? Oui ; même si ça ne m’a pas permis de devenir chef du monde (ce qui n’était pas l’objectif) le MBA m’a permis de changer de secteur , de faire du conseil, de rencontrer des tas de gens formidables dans mes co-étudiants ou profs set de mener des projets que je n’aurais jamais pu mener ailleurs
• Le réseau est-il indispensable ? OUI ! J’en avais déjà parlé là et c’est vraiment le réseau qui m’a permis de retrouver un job
• Faut-il savoir utiliser le Web pour retrouver un job ? OUI ! Que ce soit le réseau virtuel ou le blog , tout cela est utile aussi bien pour comprendre les nouvelles règles, que les secteurs cibles, que pour se rendre visible sur son métier ou pour trouver de nouveaux contacts . Et puis le blog c’est bon pour l’ego aussi.
• Les métiers qui paient ? Je vous confirme que ce n’est pas la fonction marketing dans la distribution ! Par contre la pharmacie ou la banque, peut-être ..
Alors j’ai jeté tout ça avec un très grand plaisir ..(et de toutes façons ils repasseront les mêmes sujets l’année prochaine !)
Par contre j’ai gardé certaines choses, qui resteront importantes et vraies, et pourront toujours être utiles :
• Le test PerformanSe fait avec l’Apec, pour mieux connaître mes forces et mes faiblesses
• Le travail fait avec l’AVARAP pour savoir parler de moi, de mes réalisations et de mes compétences techniques et relationnelles
• Les travaux du bilan de compétences qui permettent de voir quand quels secteurs les compétences acquises peuvent servir
• Les livres de Daniel Porot, pour tout ce qu’il faut faire et ne pas faire dans un entretien d’embauche
• Le livre d’Hervé Bommelaer, pour tout ce qu’il faut faire et ne pas faire pour créer/utiliser son réseau
• La liste des plus grandes entreprises Rhône Alpes (avec un peu de chance elles seront toujours là dans 10 ans si besoin)
Parce que tout ça peut resservir un jour, même si j’espère que ce sera le plus tard possible !!!
15:32 Publié dans Job search | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : recherche d'emploi, courrier cadres, réseau, daniel porot, hervé bommelaer | | Facebook
16/11/2008
Design et mouvement
J'ai oublié de vous le dire mais le dernier numéro de DESIGN + de septembre était super bien !
Vous pourrez le trouver là, sur le site du Centre du Design Rhône-Alpes, avec de belles choses sur le Design et toutes ses applications dans le Mouvement.
Allez voir entre autres les infos sur Turin , capitale mondiale du design, et le petit mais ô combien intéressant article sur Watson and Holmes.
Ces deux appareils ont été créés par Diy Kyoto, l'un pour montrer en direct la consommation électrique de votre foyer, l'autre pour établir des statistiques sur cette même consommation afin de vous montrer quels sont les "pics" d'utilisation et de simuler l'effet d'une mise en veille, ou de l'extinction complète d'un appareil.
Diablement astucieux, et si élémentaire , mon cher ...
22:18 Publié dans Design & Co | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : design, centre du design, torino | | Facebook
07/11/2008
Il y a un an : les JNM 2007
Je sais, je suis très très très très en retard (c’est même juste impensable sur un blog de commenter un événement près d’un an après !!)
Mais bon j’avais promis, donc voilà enfin les notes sur les JNM 2007, surtout pour vous montrer combien il est nécessaire de vous inscrire à la session 2008! La question c’était : « le web 2.0 est-il une révolution ? » d’un point de vue marketing.
D’aucuns peuvent penser que la réponse est évidente depuis très longtemps, surtout pour ceux d’entre vous qui sont bloggeurs depuis plusieurs années, mais mieux valait tard que jamais ! (j’allais le dire ….)
« Je blogue donc je suis » disait la publicité de ces journées, ainsi que « Honni soit qui mal y blogue ».
C’était effectivement l’idée sous-tendue dans toutes les interventions, qui ont démontré (si tant est qu’il fallait une preuve) qu’aujourd’hui nous autres bloggeurs et consommateurs avons pris le pouvoir vis-à-vis des marques et marketeurs qui nous prennent pour cible. Et même si nous servons aujourd’hui d’alibi, de source d’idées (voir la CACO) ou d’informations plus ou moins officielles, nous avons justement acquis un vrai pouvoir d’influence, en dénonçant à la face du monde les mauvais services ou les mauvais produits.
Et ça, mine de rien, c’est vraiment une révolution, pour ceux qui avaient l’habitude de pouvoir faire un argumentaire tout rose, voire élégiaque, de leur produit. Maintenant il faut faire attention, être plus sincère et plus transparent, et réactif ! Sinon le retour de bâton est terrible..
Alors juste quelques petits souvenirs qui me sont restés de cette journée:
Maurice Lévy nous a rappelé que les individus aujourd’hui sont non seulement des consommateurs , mais aussi des éditeurs , des critiques, des contestataires, des auteurs et des co-créateurs, et que nous assistons à un transfert de la marque de l’entreprise vers les individus…
Ses associés de Freethinking nous ont appris un nouveau mot: l’exintimité. C’est ce que nous faisons parait-il en exhibant notre intimité au travers de nos posts. Un nouveau concept sémantique mais pas si faux, c’est sûr…
Le toujours génial Julien Levy nous a ensuite expliqué pourquoi le web 2.0 décrète la fin de l’âge d’or du marketing : parce que les consommateurs ont choisi la communication demandée plutôt que subie, la communication riche plutôt que mono message, la communication interactive, qui donne la parole à ses clients.Il nous a donné des exemples aussi parlants qu’hilarants pour nous montrer que
- Les clients ont la parole
- Les clients se font entendre
- Les clients sont crédibles
Notamment avec le désormais célèbre « Diet coke & Mentos experiment »
L’une des questions fondamentales pourtant était celle-ci : Face au triomphe de la démocratie d’opinion ou rien n’est plus caché, où toutes les opinions s’expriment et sont accessibles, ou toutes les opinions se valent même si certaines valent plus que d’autres, que peuvent faire les marques ?
Elles peuvent engager la conversation, comme nous l’expliquait Daniela Giacchetti, Directrice de la Communication Interactive Corporate - L’ORÉAL, nous parlant de la différence entre les marques qui échangent avec leurs clients et celles qui transmettent un message à sens unique.
Cette distinction entre les « brands of authority » comme Nike ou L’oréal, et les « brands of conversation » comme Reebok ou Kiehl’s était extrêmement intéressante. Elle nous montrait comment une marque de cosmétique plus que centenaire avait réussi à être 2.0 bien avant la naissance du web, en entretenant des conversations, des échanges d’idées et des échanges conviviaux avec les clients de la petite boutique d’origine.
Mais les marques peuvent surtout écouter et répondre franchement quand leurs clients les interpellent, même si elles ne sont pas « 2.0 » dans leur ADN. Et surtout quand le message est négatif ! C’est en ne respectant pas ce principe que la SNCF a perdu contre les bloggeurs du « train-train quotidien ».
Le fondateur de ce blog, devenu célèbre après avoir ouvert son accès à tous les autres usagers mécontents comme lui du service de la ligne La Havre-Rouen- Paris, nous a raconté l’histoire : Comment un petit blog individuel était devenu une tribune d'expression pour des centaines d'usagers excédés. Comment la SNCF avait fait l’autruche puis avait menti au sujet de ses retards à répétition. Comment les usagers-bloggeurs s’étaient répartis les tâches d’alerte des médias ou des politiques régionaux à chaque nouveau problème. Et comment finalement ils avaient réussi à faire suspendre une suspension régionale de 20 Millions d’euros à la SNCF !!
Cette histoire m’a vraiment frappée à l’époque, tellement elle était symptomatique de la prise de pouvoir par les clients usagers, et tellement elle montrait à quelle point une marque peut être dans l’erreur aujourd’hui si elle ne « gère pas » l’expression de ses clients sur le web . Le site est d’ailleurs toujours actif et plein de témoignages de clients mécontents, la SNCF a sans doute pu récupérer son petit pactole, mais en situation de monopole, elle a encore le pouvoir de ne rien faire ….
Microsoft et Dell s’en sont mieux tirés, en créant des blogs où leurs utilisateurs peuvent librement s’exprimer, y compris en négatif ; cela leur permet de répondre en ligne et direct à leurs détracteurs. Et la MACSF, qui parlait le lendemain , dans la journée des "Best of" a donné un parfait exemple d'utilisation du web, des forums et des blogs ,pour gérer sa relation avec ses adhérents médecins, y compris en temps de crise.
Alors maintenant que les entreprises ont compris qu’elles doivent écouter leurs clients, sont-elles capables d’intégrer ceux-ci dans la conception et la création de leurs produits ou services ?
Ce serait du co-marketing intelligent et pas seulement des jeux-concours « alibis » ?
Réponse le 12 décembre ..
P.S : Le Directeur Marketing de Harley Davidson, François Tarrou, était venu aussi aux JNM pour nous parler de marketing communautaire et des relations très étroites de sa marque avec ses clients. Pour faire "style" client Harley, il portait pour son intervention un blouson perfecto. Mais au pied il portait .... des Berlutti !
Je ne suis pas sûre que des chaussures de ce style et de ce prix soient compatibles avec le passage de vitesse d'une moto, même une Harley ! Mais bon, je sais c'est du mauvais esprit..
22:59 Publié dans ADETEM & Co | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adetem, journées nationales du marketing | | Facebook
05/11/2008
Le slogan parfait
Il l'a fait !
Avec le slogan parfait
Le slogan qui a rendu l'Espoir et pouvait porter tous les espoirs
Le message génial transmis pour la première fois dans son discours d'exception
Tellement "inspiring" qu'une chanson en a été faite,
que des milliers de T-shirts ont repris son message,
et qu'il a été élu hier Président des Etats-Unis
Un grand homme sans doute et surtout une opération de marketing on et off line magnifique, où le dessein et le "dessin" était tellement cohérents, tellement générateurs d'adhésion, qu'ils ne pouvaient que l'emporter.
Un produit, une campagne et un slogan parfaits.
P.S 13/12 : voir aussi ici, l'avis de ceux qui pensent un peu comme moi
23:21 Publié dans Marketing & Co | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marketing, barack obama, slogan | | Facebook
03/11/2008
Journées du marketing 2008
Bon ben voilà j’ai 1 an de retard pour vous raconter les Journées Nationales du Marketing ADETEM 2007, mais au moins je peux vous annoncer dans les temps celles de 2008 :
Pour leur 8e édition, les Journées Nationales du Marketing ont pour thème :
COMARKETING
Le client, source d’innovation marketing
11 & 12 décembre 2008 – Paris
Grâce à Internet ou au marketing 2.0, comme on le disait l’année dernière, on a découvert que le client pouvait prendre la parole et même générer lui-même du contenu ! (c’est l’UGC User generated content ou la CACO - Conception assistée par Client, dont j'avais déjà parlé )
Mais l'intervention du client ne s'arrête plus là.
Au-delà du seul média Internet, les Journées Nationales du Marketing explorent donc cette année les contours de la co-création pour aider les marketers et les managers à en tirer parti, à enrichir - voire à remettre en question - leur propre réflexion.
Au programme de cette édition prospective, entre grand-messe et laboratoire d’idées :
- Les exemples de co-création les plus efficaces entre marketers-clients
- des témoignages de coopération performante entre marketing-communication, marketing-R&D etc.,
- un zoom sur le "flou" des frontières entre journalistes et contributeurs amateurs
- une réflexion sur le délicat partage de la marque entre l’entreprise et ses aficionados - ou contestataires,
- un débat indispensable sur le “marketing à coût zéro” que semblent prôner les structures aux coûts de développement faibles, voire nuls
Les Keynote speakers 2008 seront
Marco Bevolo, Director - PHILIPS DESIGN
Michel Gardel, Président - TOYOTA France
Christophe Lambert, Directeur - BLUE
Nonce Paolini, Président Directeur Général - TF1
mais aussi : L’Oréal, NRJ Lab, Rue 89, Le Figaro, 3DSWYM, Playstation, etc.
Pour télécharger le programme vous pouvez aller là
Et pour vous inscrire c’est ici !
Et promis je vous donne bientôt des détails de l'année dernière pour vous faire saliver !!
22:28 Publié dans ADETEM & Co | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adetem, journées nationales du marketing | | Facebook