Marketing is design

Aude de Thuin est apparue à la fois modeste et visionnaire dans la présentation de son parcours, et on retient surtout que ses moteurs sont ‘l’intuition et la conviction , plus que les études ou les analyses ; que ce soit pour le Salon du Jardin , le salon du Marketing Direct ou le Women’s Forum for Economics & Society, c’est toujours sur la base d’une intuition qu’elle a lancé et mis en œuvre ses meilleures idées, à chaque fois innovantes et précurseurs. Et comme elle le dit elle-même « c’est quand je commence à penser à quelque chose que ca devient dangereux ! Mais il faut savoir lancer le bon produit au bon moment »...

Quand on pense que c’est parce qu’elle n’a pas pu participer au forum de Davos, malgré son statut de femme créatrice et chef d’entreprise, qu’elle a créé le Women’s Forum ! (« mais comment pensent-ils pouvoir refaire le monde sans les femmes ? « a-t-elle pensé ….) Les débuts ont été difficiles, surtout avec les banquiers, mais il est certain aujourd’hui que le Wfes a trouvé son public ; il commence même à influencer des travaux sur la place des femmes dans les entreprises, ou en politique, aussi bien en Europe qu’en Asie (le WFES s’est exporté en chine ou 21% de la richesse est gérée par des femmes !)

 

Après cette intervention, celle de Sven Lung, fondateur de Brandalley, et lui aussi serial entrepreneur, était cependant mois passionnante. Certes l’intuition qu’on pouvait créer en ligne un « la vallée shopping Village » était très bien vue, et cela a pu être difficile de convaincre les marques de luxe de vendre en ligne, etc. Mais je ne vois rien de révolutionnaire ou d’audacieux dans le fait de mettre à disposition des femmes, les vêtements et accessoires de Grandes Marques. Il est certain que l’offre Brandalley répond à un vrai besoin, notamment des femmes qui habitent en province, mais le terme « osé » me parait tout de même un peu fort. Par contre l’dée de créer un réseau social entre clientes ajoute du « stickiness » bienvenu dans la relation que les clientes peuvent avoir avec leur « avenue Montaigne en ligne »

 

Georges Mohammed Chérifi, créateur de Buzzman et de gros coups de buzz publicitaires pour Quick ou Axe, cultivait lui son look de créatif iconoclaste, et son aura de génie du bruit médiatique. Il a souligné surtout que le critère maximal de succès pour des opérations de ce genre, est l’engagement que les clients eux-mêmes vont exprimer envers la création qui leur est soumise. Plus les clients s’engagent, plus le viral fonctionne et plus l’impact RP sera important, avec des reprises possibles en presse , TV, etc..(c’est d’ailleurs cette duplication d’impact qui est mise en avant sur le site de l’agence..) De fait 80% de l’investissement est mis dans la prod et seulement 20% dans l’achat d’espace médias, puisque le bouche à oreille s’en charge …

Mais le coté « osé » de son intervention ? Bon d’accord, mettre en scène Chabal en train de titrer un penalty, ou reconstituer l’altercation de Delarue dans l’avion, ce sont des idées « punchy », mais inventer la nouvelle danse de l’été pour Axe, en se basant sur une créa internationale existante, je ne suis pas sûre que ce soit si audacieux que ça. Par contre je suis plus convaincue par le fait que Buzzman maîtrise mieux que d’autres les mécanismes des réseaux sociaux que ses community manager savent parfaitement cibler les bons trendsetters/bloggeurs/buzzers qui feront le relais de ses créations.

Quant à Henri Giscard d’Estaing il a défendu avec une belle pugnacité la décision qu’il avait prise de repositionner le Club Med sur le haut de gamme, en rénovant toute une série de villages vers le niveau 3 et 4 tridents, en fermant ceux qui ne sont pas « au niveau », avec « l’aide et le travail de tous les GO ». Bon d’accord, Le Club Med a perdu un peu de son « cœur de clientèle », mais il a gagné d’autres clients, plus « luxe »…Bon d’accord ils sont un peu moins nombreux, mais la tendance est enclenchée dans un sens très positif… ! D'autant plsu sur les marchés Chinois et plus généralement asiatiques,  là où se trouvent les plus fortes estimations de croissance du tourisme de luxe.

Il est vrai que ce virage stratégique était plus qu’osé, et qu’un repositionnement aussi radical, nécessitant autant d’investissements dans les infrastructures ou la communication d’image, ne peut pas avoir un retour sur investissement immédiat. Mais HDE avait beau avoir les accents de son père dans la voix, j’avais quand même un peu de mal a être convaincue par les accents de réussite ; était-ce l’article paru juste avant dans Challenge qui montrait les failles du système ?..(ou dans les Echos aussi) Quand on ose trop vite et trop loin, c’est dur d’être suivi tout de suite …

Au final, une impression mitigée sur les « audacieux » qui avaient pris la parole. On regrettera aussi les interventions un peu passe-plats de l’animateur, qui aurait pu poser quelques questions, un peu plus incisives, pour aller au-delà des présentations officielles.

Après ces présentations,  le cocktail multi-national qui a suivi était super sympa ! J'en ai bien profité avec Jean-Michel et Antonia. Merci pour cette trés belle organisation de Dominique Servant et de son équipe !

A l’année prochaine !