09/07/2010

Green Marketing avec le CMD

Je suis un peu en retard pour vous raconter une promenade en bateau, mais surtout une conférence très intéressante sur le « green marketing »

cercle MD.jpgOrganisée par Carole et le Cercle du Marketing Direct Rhône Alpes, cette conférence nous a présenté des initiatives connues ou inconnues en matière d’éco-marketing et d’éthique marketing, qui donnaient à réfléchir aux marketeurs, qu’ils soient ou non orientés développement durable avant leur arrivée à bord du bateau.

D’abord les équipes Botanic, qui étaient déjà venues présenter leur philosophie lors de notre conférence ADETEM en octobre 2007, ont expliqué comment l’enseigne de jardinerie, a persévéré et continué son engagement « bio », depuis le virage important de 2006 où le fondateur avait décidé de ne plus vendre de pesticides dans ses magasins.

 

logo botanic.jpgCertes le développement durable est dans l’ADN de l’entreprise depuis sa fondation, mais se couper volontairement d’une forte part de son CA, au risque d’aliéner un certain nombre de ses clients était quand même un choix risqué . 4 ans après, Botanic a sans doute perdu certains de ses clients, accros aux pesticides chimiques, mais en a semble-t-il gagné d’autres, auprès d’une population certes toujours CSP+ , mais plus jeune qu’auparavant, qui a répondu au discours vert, et notamment aux nouvelles offres d’alimentation bio proposées par l’enseigne. Le CA perdu n’a pas encore été totalement compensé par les nouvelles offres, mais il fallait oser !

Parallèlement les équipes marketing ont fourni de gros efforts pour réduire l’impact environnemental de leurs actions, et créer des opérations et outils marketing plus « eco-friendly » ….tout en restant à iso-budget !!


Le nombre des mailings papiers a pu être réduit, pour que les courriers soient réalisés sur des papiers ou des formats plus écologiques, les PLV métalliques ont été remplacées par du carton quand leur durée de vie était courte. Même les créa ont été travaillées pour limiter l’encrage et le grammage papier, avec moins d’aplats couleurs, tout en restant recto verso !

De nombreuses recherches ont été faites également avec les prestataires pour que de nouvelles solutions techniques soient trouvées, et que l’ensemble de l’activité communication/marketing soit en cohérence avec les engagements stratégiques de l’enseigne.

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Ce choix a également conduit Botanic à se concentrer (tiens, tiens …) sur la fidélisation et le développement du CA de leurs clients existants, plutôt que d’aller recruter de nouveaux clients à grand renforts d’ISA coûteux et pollueurs : avec l’aide du ciblage et des campagnes personnalisées, on use moins de papier …

Idée à suivre également : Il était nécessaire de faire de la pédagogie auprès du client final pour qu’il comprenne les choix de l’enseigne, et y adhère, pour en faire un argument de vente… principe décliné jusqu’aux idées humoristiques proposées à la fin du « journal de Botanic » envoyé aux porteurs de la carte de fidélité, afin de leur donner des idées de recyclage du dit journal… en avion en papier ou en cerf volant !

Au final les 2 responsables communication déclarent en toute sincérité que même si ce n’est pas facile de faire mieux avec le même budget, et de convaincre les équipes magasin du bien-fondé de certains choix, le challenge reste extrêmement gratifiant et stimulant, et force à la créativité et à la remise en cause permanente !

 

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En deuxième partie, l’imprimerie DUGAS nous a présenté les travaux effectués dans son entreprise pour obtenir tous les labels et certifications prouvant les qualités environnementale de sa production (alors que les imprimeurs sont généralement considérés comme des pollueurs !) Ce projet mobilisateur pour toute l’entreprise l’a conduit a mieux travailler avec les agences de créa, pour favoriser l’éco-conception et les formats standard, à réduire l’utilisation des pantone pur et des aplats pour limiter l’encrage, et même à aider ses clients à gérer la fin de vie de leurs documents ! Dugas propose ainsi à certains de ses clients de reprendre leurs catalogues périmés, pour les recycler avec ses propres déchets !

A la question « mais vous êtes forcément plus cher ! » M. Rousseau répond ‘Imprimer vert ne coûte pas plus cher ‘ (mais les subventions ADEME aide quand même à équilibrer les comptes) Dans tous les cas la démarche peut aussi rapporter des clients, puisque DUGAS a gagné en avril, contre 5 concurrents retenus sur 3500, un appel d’offres qui réclamait toutes les certifications environnementales pour sa production. Le client, 3 mois après, représente déjà le premier CA de la société !

Last but not least, Geneviève Brichet , fondatrice du Cabinet Ethique et Entreprise, a présenté son credo sur les valeurs de développement durable que les entreprises ont tout intérêt à respecter , pour être profitable à leurs 3 P : People, Planet, Profit.

Avant de présenter la démarche de la RSE: Responsabilité Sociétale des Entreprises, pour laquelle elle accompagne les entreprises, elle nous a surtout rappelé les risques que courent les entreprises et les marketeurs à faire du « green washing ».

Face à un consomm’acteur de plus en plus renseigné et informé, les valeurs communiquées par l’entreprise et ses marques doivent être en cohérence avec le produit ou service proposé ! On ne peut pas vendre qu’un usage social ou affectif d’un produit, si l’usage effectif ne suit pas ; comme on ne peut pas vendre comme une innovation géniale un « me-too », ou un produit non essentiel, voire néfaste ! A utiliser le prétexte DD, comme un écran de fumée ou une pure récupération, l’entreprise risque de décrédibiliser ceux qui sont sincères et surtout de se voir rejeter, voire boycotter par ses clients

En résumé, l’efficacité commerciale rejoint l’éthique quand l’entreprise communique à la globalité de l’individu Citoyen-Homme-Consommateur, et quand elle assure une cohérence entre le dire et le faire, sans cacher ou nier ses imperfections.

Après ces trois interventions intéressantes et complémentaires, notre péniche a levé l’ancre pour un petit voyage-cocktail sur la Saône, qui n’avait rien à envier aux Bateaux-mouches parisiens !! Merci Carole :)

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